Esclaves et négriers des supermarchés

Publié le 31 janvier 2014

Leclerc, Carrefour, Casino, Lidl, Intermarché… Les salariés de la Grande Distribution sont des esclaves modernes.

Plongée dans l’enfer de l’exploitation, de l’humiliation, du racisme, avec Nathalie et Patricia, odieusement licenciées après 12 et 32 années de travail dans le même supermarché…

6 thoughts on “Esclaves et négriers des supermarchés”

  1. Cette émission fait écho à plein de monde j’en suis certain, et rappelle quelques témoignages de l’excellent « Attention Danger Travail » de Pierre Carles.
    Merci pour cette paroles donnée aux oubliées, aux méprisées, au dominées. 🙂

  2. Le plus navrant, c’est que ce n’est même pas étonnant. Très bon témoignages, les employés de la grande distribution sont les premières marchandises.

  3. Salut Paniak.

    Il semblerait malgré tout que certaines chaines de supermarchés maltraitent un peu moins leurs salariés que certaines autres enseignes.

    On m’a par exemple expliqué que dans un certain Auchan, les salariés ne travaillent que 5 jours par semaine (au lieu de 6 chez Leclerc), et touchent des primes un peu moins ridicules que celles de chez Leclerc, (ce qui n’est pas très difficile, il faut bien le dire).

    J.

  4. Merci pour cette émission très intéressante, (pas étonnant mais instructif) j’aimerais une petite précision si possible : Les conditions de travail dépendent-elles du profil du franchisé ? Ou est-ce un système qui est plus «institutionnel» ? comme une sorte d’ingénierie d’oppression managériale…

  5. Salut David.

    Je ne saurais répondre précisément à ces questions, n’en sachant, comme toi, que ce que j’ai pu lire ou voir ici et là.

    Les cas doivent différer en fonction de l’enseigne, de la taille du magasin, de l’humanité très relative du patron…

    Cependant, je sais que dans beaucoup de cas, ce sont les gérants qui se traitent eux-mêmes comme des esclaves, après avoir engagé toutes leurs économies, ou gagé le pavillon…

    Il arrive à ces gérants de se planter et de se faire plumer. En général leur couple explose peu après…

    Mais quand tu parles « d’ingénierie d’oppression managériale » tu as tout à fait raison… pas seulement à l’échelle des supermarchés, mais dans tout le monde du travail !

    Ce que racontent ces femmes, bien des salariés de tous les secteurs pourraient le dire, ouvriers, ou « cadres »…

    En ce qui concerne par exemple les processus d’humiliation et d’infantilisation pour mieux exploiter,
    ce sont des procédés que j’ai vécus à Radio France.

    Et que des profs pourraient aussi raconter, venant de la part d’un inspecteur ou d’un chef d’établissement plus intéressé par sa carrière que par la pédagogie.

    Tout en prétendant, comme certains, que le travail rend libre, (n’est-ce pas), l’idéologie capitaliste dominante veut tous nous transformer en esclaves, sans droits, et donc au moindre coût pour l’employeur…
    Employeur qui est la plupart du temps lui même un esclave, avec une chaine qui brille un peu plus.
    Il n’est pas anodin que le mot « kapo » soit apparu plusieurs fois dans le reportage.

    Nous transformer en choses sans valeurs, plutôt qu’en être humains… Si c’est pas l’une des nombreuses mamelles du fachisme…

    En gros hein…
    Mais je ne t’apprends rien.

    Jibédé

  6. Jibé, merci pour ta réponse. Je perçois l’organisation d’esclavagisme pyramidale, avec une homothétie (tant au niveau des employés d’une grande surface que dans la relation des groupes industriels avec leurs franchisés). D’une manière générale, je pense que ça serait intéressant de faire une petite rétrospective sur le fonctionnement du travail dans l’histoire : Si on remonte au moyen-âge, n’y avait-il pas le servage ? puis le commerce triangulaire… Et après l’abolition de l’esclavage, il a bien fallu commencer à payer la main d’œuvre, qui était gratuite auparavant (je crois qu’une bonne partie de l’économie occidentale a reposé sur ce commerce non ?)… alors j’imagine bien que les salaires de ces gens ne devait pas peser bien lourd. Peut-être qu’on a là les ferments du capitalisme. Sans plaisanter, il serait intéressant de comparer le code noir au code du travail, on aurait peut-être des surprises (ou pas). En tout cas, le tour de force est que : hier, on voulait marronner, fuire la plantation, aujourd’hui on lutte pour y rester… même plus besoin des fouets, on s’auto-gère. N’est-ce pas horrible ? J’ai aussi vécu ce genre d’oppression (en entrant en résistance immédiatement) dans les boîtes que j’ai fréquenté, ou même en tant que free lance. C’est pourquoi je trouve que le terme d’esclave est réellement approprié.
    Merci pour toutes ces émissions de qualité et j’espère que votre auditoire ira toujours en s’élargissant. Tous hors de la plantation et vive la liberté !
    peace
    David

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